Articles de presse

Nombreux sont les articles de Presse, plus de 500, qui relatent toutes les expéditions et projets réalisés par François Beiger depuis de très nombreuses années. Voici quelques médias qui les ont relatés.

Mais aussi :

Montagne 2001

Des chiens à l’assaut des Alpes : De notre envoyé spécial à Auron

François Beiger a lancé hier ses huskies à l’assaut des Alpes. Vedette de la Trans-alpes, l’explorateur alsacien a sacrifié hier au médiatique prologue avant de s’enfoncer dans la montagne pour un périple de 15 jours sur les traces de Paul-Emile Victor.
« C’est un coup médiatique », reconnaît Serge Morel. L’organisateur de la Trans-Alpes Paul-Emile Victor a autant de besoins de mushers que de caméras. Le prologue du samedi est donc un vrai show, bâti pour le spectacle, un sprint de 4 kilomètres que les chiens vont avaler en quelques minutes. Au milieu de douze concurrents, François Beiger se plie aux exigences de son vieux complice organisateur. Pour l’occasion, toute la meute est sur le pont.
L’Alsacien mobilise ses quinze équipiers à quatre pattes, chiens eskimos et huskies.

Le héros de Nunavik 99 admet sa « réserve ». Quand les autres concurrents s’inquiètent des températures négatives qui les attendent dans un marathon de plus de 500 kilomètres,
François Beiger prie pour qu’elles ne deviennent jamais positives, histoire de ne pas
perturber des chiens « au poil » dans le grand froid. Il craint aussi certains chiens. Pas les
chiens des autres traîneaux, mais ceux des spectateurs qui viennent affoler la meute. Et ça ne rate pas, un aimable quinquagénaire promène son cocker devant les tireurs de l’Alsacien qui prévient : « C’est comme si je venais à une course équestre avec mon cheval ! » Le maître du cocker a compris le message et délègue madame aux caresses des huskies.

Le prologue est une vraie vitrine, un exercice de relations publiques que François Beiger prend avec fatalité. Il a quand même prévu une conférence en fin d’après-midi et répond à toutes les questions. Les yeux de ses bêtes font craquer tout le monde. Une spectatrice se pâme devant l’attelage : « Ils feraient mieux de nous passer ça à la télé plutôt que des séries américaines ». Quand elle apprend que François emmène tout son monde sur les traces de Paul-Emile Victor pour défendre la cause des handicapés, une autre promet d’aller brûler un cierge dans la chapelle d’Auron. Mais l’homme qui dispose de sa propre « caravane publicitaire » qui le précèdera chaque jour à l’arrivée d’étape avec vente de ses ouvrages, promotion de ses actions pour les handicapés, est rompu à ce genre d’événement. Il est aujourd’hui en représentation. L’ancien capitaine de chasseurs alpins Serge Morel, passé dans le camp des organisateurs d’épreuves pour éviter une mutation militaire à Paris est satisfait. Douze concurrents sont au départ.

Et il y a TF1, France 2, France 3, « et tous pour les journaux télévisés », se réjouit le Jurassien. La course est en train de faire son trou. Sorte de guest star, François n’a même pas eu à verser les droits d’inscription : « Il est le favori naturel, s’enorgueillit Serge Morel, pour nous c’est l’expérience, l’œil du Canada » ! Sur la liste officielle, la vedette part d’ailleurs sous la bannière du Canada ! Mais le classement, François assure s’en moquer comme de son premier anorak : « Si la beauté du site l’exige, je m’arrêterai pour contempler, je donnerai à boire aux chiens » !

Le Canada, le Grand Nord, tout ça semble loin pour François Beiger. Quand ses chiens ont joué les tracteurs sur 2 800 kilomètres lors de l’expédition Nunavik,les 530 bornes de la « PEV » apparaissent anecdotiques. Alors, pensez ! les 4 kilomètres du prologue… Pour réduire la vitesse, l’explorateur a même prévu de surcharger son traîneau ! Le temps est superbe, d’où, problème : « La déshydratation de mes chiens est un souci, leur énorme fourrure provoque une condensation plus importante ». On vous le disait, il fait trop beau. En 20 minutes, le prologue est avalé. Il a fallu retenir les bêtes, plus qu’impatientes d’en découdre, sous les yeux de la princesse Stéphanie de Monaco venue en voisine.
Dimanche commence la vraie Transalpes. Loin de la foule, dans les grands espaces, le contexte idéal pour François Beiger.

Philippe Marchegay

© Dernières Nouvelles d’Alsace, Dimanche 4 Février 2001.

Trans’Alpes Paul-Émile Victor 2001
Beiger, 3e mais gagnant

Les Contamines.- De nos envoyés spéciaux.

François Beiger n’a pas gagné la Trans’Alpes. Mais la compétition n’était qu’un prétexte à une autre épreuve, la reconnaissance de l’autre, vieux défi lancé par un certain Paul-Emile Victor.

François Beiger et les autres mordus du traîneau à chiens en ont fini hier soir à 20 h 30 aux Contamines, avec la Trans’Alpes, après plus de 500 km de glisse.
L’explorateur québéco-alsacien n’avait jamais élevé aussi haut ses Siberian Huskies et ses chiens esquimaux. A la traîne durant les premières étapes, il a avalé une partie de son retard pour grimper sur le podium, sans pouvoir néanmoins suivre le rythme d’enfer imposé par Pavel Porubsky, l’athlète tchèque qui court sans doute aussi vite que ses bêtes. Mais l’essentiel est ailleurs. Au milieu de cinq cents spectateurs amourachés des chiens aux yeux de stars, avaient pris place les vrais moteurs de la course de François Beiger : ses invités.
D’Agde ou de Boulogne-sur-Mer, de Laval ou d’Annecy, l’explorateur a convié à l’arrivée des élèves des établissements Paul-Emile Victor et des handicapés.

Franck, pensionnaire du service d’insertion, de formation et d’apprentissage spécialisé de Bischheim, accompagné de son éducatrice Céline Preti, Cindy Cariot et la professeur d’EPS, Pascale Fleury du collège PEV de Mundolsheim, représentaient l’Alsace dans un partage que Denise Valeyre, ancienne collaboratrice de Paul-Emile Victor, souhaite mener vers « la reconnaissance de la différence ».

L’ancienne assistante de PEV, l’homme qui traversa les Alpes en traîneau soixante-trois ans avant François Beiger, et la fille de Paul-Emile Victor ont mmédiatement souscrit à l’initiative de l’Alsacien et ont rallié les Contamines pour l’accueillir. « PEV était un homme calme, se souvient Denise, mais ce qui le mettait hors de lui, c’était le rejet, le racisme ». Intarissable sur les vertus de Paul-Emile, Daphné, sa fille, embraye : « La tolérance est chez nous une seconde nature, l’autre n’est pas celui qui a une autre culture mais une autre façon de fonctionner, même si des soucis génétiques s’en mêlent ». Paul-Emile Victor n’a pas laissé que des cartes et des croquis mais une foule de préceptes optimistes qui vous font croire en l’humain. Daphné peut vous en citer en rafale.

Un des préférés : « Vous pouvez construire des châteaux en Espagne, mais il faut y habiter ». Elle applique d’autres recommandations, plus pratiques mais tout aussi chères à un papa qu’elle propulse initiateur du principe de précaution : « Dans les années cinquante déjà, il nous disait de fermer le robinet quand on se brosse les dents, de ne pas tirer la chasse d’eau quand on fait un petit pipi, il prévoyait un manque d’eau douce pour les générations futures ». Avec des enjambées forcément plus modestes, l’explorateur alsacien tente de marcher sur ses traces, professant au gré de ses conférences dans une épreuve qui porte le nom du mentor PEV, la même foi en la découverte de l’autre. « A Valmorel, par exemple, la salle était pleine, j’ai eu une splendide ovation », se réjouit l’Alsacien. Celui qu’un journaliste du Dauphiné a étiqueté « Musher au grand cœur » avoue ne pas avoir eu suffisamment le temps de souffler durant les quinze jours de traversée : « A un moment, j’aurais bien aimé prendre une douche ! » Il a vécu le dîner et la soirée d’hier avec ses invités, collégiens et handicapés, dans cette « joie du partage » que Denise, la mémoire de PEV, déploie comme l’une des bannières de l’explorateur.

Philippe Marchegay

© Dernières Nouvelles d’Alsace, Samedi 17 Février 2001.