Baie James

DÉCOUVRIR UNE RÉGION du QUEBEC

Pour commencer, partons à la découverte de la « BAIE JAMES » qui se trouve au nord-ouest du Québec.

La Baie James occupe le Nord du Québec du 49e au 55e parallèles : soit de la Baie James et l’Ontario à l’Ouest jusqu’aux monts Otish à l’Est, sur une superficie de 350 000 km2. Les Amérindiens du peuple Cri cohabitent sur ce territoire avec les blancs appelés Jamésiens, qui sont, eux, venus s’installer dans cette région principalement pour la construction des barrages hydroélectriques LG1 – 2, 3 et 4. dans les années 1970.

Deux types de végétation recouvrent le paysage de la Baie James. Au premier coup d’œil on pourrait croire que la forêt boréale n’est composée que d’épinettes noires. Mais l’on découvre aussi une flore étonnante.

Les bois, quasi impénétrables, sont parsemés de bosquets de feuillus et une très grande variété d’arbustes. En progressant vers le nord, rapidement, les bois s’éclaircissent et les feuillus disparaissent et les épinettes diminuent en taille et en densité. La forêt boréale devient taïga.

Région de la Baie James

C’est à la Baie James que l’on trouve les plus grandes nappes d’eau douce du Québec. Ce sont de véritables mers intérieures. C’est ainsi que le lac Mistassini, creusé par le passage des glaciers est le plus grand lac naturel du Québec avec une superficie de 2115 km2. Quand aux réservoirs du complexe hydroélectrique La Grande, ce sont les plus grandes étendues aménagées par l’homme. Pour exemple le réservoir Caniapiscau fait plus de 4275 km2.

Le climat de la Baie James est de type continental froid. Influencé par les courants marins venant des baies Hudson et James, le climat, plutôt sec, est caractérisé par des variations très importantes de températures. L’hiver, long et froid, peut débuter dès le mois d’octobre pour s’étendre jusqu’au mois d’avril. La température moyenne en janvier est environ moins 25oC avec des pointes pouvant aller jusqu’à moins 50oC.

La luminosité du ciel nordique est extraordinaire ! Les couchers de soleil saisissent par les orangés
flamboyants et les rosés mélangés au bleus. Les aurores boréales dansent telle le patineur sur sa
glace.

Dans les airs… un (Lagopède)

De nombreux oiseaux égaient le territoire de leurs passages et leurs chants. Ils sont : Canards, oies blanches, harfangs des neiges, aigles, faucons, lagopèdes des neiges, outardes, hiboux, sarcelles, sternes, bécassines forment la faune aviaire de la Baie James. Dès l’approche des beaux jours de l’été, on assiste à un ballet de migration. Lors de celle des outardes (bernaches du Canada), au printemps et à l’automne, les familles Cris quittent leurs villages et gagnent leurs camps sur la côte pour chasser. C’est ce que l’on appelle le « Goose Break » .

En forêt….
Bleuets, framboises, canneberges, airelles, champignons, lichens, quantité de fleurs et de fruits poussent sur ce sol acide. Certaines plantes sont utilisées pour leurs vertus médicinales!
Cette forêt, calme en apparence, abrite plus d’une trentaine d’espèces de mammifères comme : l’écureuil, le lièvre, l’hermine, le vison, le tamias, le campagnol, le castor, le rat musqué, la loutre, la martre, la moufette, la marmotte, le porcs-épics, le lynx, le renard, le loup, le carcajou, l’ours noir, et l’orignal….et surtout une des plus grande harde de caribou au monde. Plus de 900 000 têtes.
La cladonie ou mousse de caribou pousse très lentement et met plusieurs années à former les grandes thalles verdâtres qui tapissent la taïga. Chaque année, les troupeaux de caribous de la rivière aux Feuilles et de la rivière Georges parcourent des milliers de kilomètres en quêtent de nouveaux pâturages. Il est donc très important de ne pas abîmer ces tapis de lichen qui constituent la base alimentaire des caribous.

Dans les eaux…

Dorés, ouananiches, lottes, esturgeons, ombles, corégones, perchaudes, truites, brochets du nord,
autant de poissons qui fréquentent les lacs et rivières aux eaux cristallines. La Baie James et la
Baie d’Hudson, au Nord, abritent aussi de nombreux mammifères marins comme le béluga, la baleine,
le phoque venus de l’Arctique…

Un peu d’histoire…

La Baie James est fréquenté depuis très longtemps. Les Cris, qui font partie de la grande famille des Algonquiens, habitent se territoire depuis plus de cinq mille ans, C’est un peuple de chasseur. Ils étaient principalement nomades et se déplaçaient suivant le cours des saisons et des migrations animales. L’instauration des postes de traite au XVII siècle à fait qu’ils se sédentarisent lentement. Parmi les Européens venus explorer ce nouveau continent, en 1610, Sir Henry Hudson découvre la baie qui porte maintenant son nom. En 1631, Thomas James publie la carte de la baie d’Hudson et démontre qu’elle n’était pas du tout le passage maritime vers l’Orient.

On réalisa également que la région regorgeait d’animaux à fourrures, comme le castor, qui a fait rapidement le bonheur des modistes européens. C’est plus de 200 000 peaux qui transigeaient vers l’Europe chaque année. C’est à cette époque que Pierre-Esprit Radisson et Médart Chouart, sieur des Groseilliers, ont développé le commerce des fourrures en Nouvelle France. Appuyés par le colonel Georges Cartwright, ils réussissent à convaincre la cour britannique de financer une expédition. En 1667, le prince Rupert, cousin du roi Charles II, met deux navires à leur disposition mais un seul réussit à traverser et le 3 juin 1668, le Nonsuch jette l’ancre sur une grève de la rive sud de la baie James. Les hommes y érigent Fort Charles, appelé aujourd’hui Waskaganish, et le printemps d’après ils rapportent une cargaison entière de fourrures de première qualité avec l’aide des Cris. Immédiatement les Anglais s’intéresse davantage à ce commerce et, en mai 1670, le roi Charles octroie une charte royale à la compagnie Baie-d’Hudson, toujours en opération à ce jourPréférant l’exploration, Des Groseilliers et Radisson quittent la compagnie en 1674 et se tournent à nouveau vers la France pour créer la Compagnie du Nord, concurrente directe à la compagnie de la Baie-d’Hudson.

Français et Anglais se livrent alors un bataille pour le contrôle des fourrures et de nombreux postes de traite sont aménagés. En 1713, la signature du traité d’Utrecht met fin à ces batailles entre Français et Anglais.

Aujourd’hui la Baie James est bordé de plusieurs villages Cris qui portent les noms de : Waskaganish, Eastmain, Wimindji, Chisasibi, et Whapmagoostui qui lui se situe à la frontière de la baie James et de la baie d’Hudson.

L’énergie hydroélectrique…

En 1972, Hydro Québec amorce le construction du plus grand barrage « La Grande » où l’on retrouve aussi la plus grande centrale souterraine au monde. Ce projet permettra aussi la construction d’une route reliant Matagami à Radisson ce que l’on appelle « La route de la Baie James » longue de 672 km en pleine taïga.

Empreinte d’exotisme, la Baie James, pour les amoureux des grands espaces, inspire le rêve, l’aventure et l’exploration….
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