Objectif Groenland – Kulusuk

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Enfin Kulusuk !

Samedi 19 avril sept heures du matin. Je pousse le rideau de la fenêtre de ma chambre et je constate que le temps est encore pire que hier. Bruine, nuages crasseux, et vent du nord-ouest. Pas de quoi se réjouir pour un samedi de Pâques !
Puis, vers treize heures, on venait à peine de boire le café, quand la fille de l’accueil rentre dans la salle à manger et nous annonce :
– L’avion décolle dans une heure. Des taxis viennent vous chercher.

Chacun monte dans sa chambre pour récupérer ses bagages. Je redescends aussitôt chargé de tout mon stock, un taxi est déjà là. Le type empoigne mes deux sacs, dix minutes plus tard j’étais à l’aéroport. Le vent qui souffle toujours aussi fort déblaye les nuages et laisse apparaître un ciel de plus en plus bleu. L’envol vers Kulusuk se précise enfin ! Dans le hall, qui grouille de monde, c’est un peu la foire d’empoigne. On sent une excitation générale.
Dans le ciel, devenu bleu azur, il ne reste que quelques nuages floconneux qui filent à vive allure poussé par un vent du nord. Le Focker s’avance sur la piste, les moteurs à hélices ronflent à plein régime, le tarmac défile sous ses roues, ça y est, on décolle ! Et déjà l’avion survole la mer, aux reflets verdâtres, parsemée d’écume qui roule au bout de chaque vague. D’ici une heure trente environ, je vais pouvoir dire :
– À moi le Groenland !

Alors avant de débuter cette expédition, voilà en quelques lignes son parcours.
Dans un premier temps, rejoindre le village de Tiniteqilaaq, puis en bateau remonter le Fjord Sermilik et me rendre jusqu’au glacier du 16 septembre. Là, commencera la montée vers la calotte pour atteindre dans un premier temps l’altitude de 1410 mètres. Puis dans un décors gigantesque, d’après les cartes topos que j’ai, je me faufilerai sur le glacier de France, puis celui de Paris en longeant celui des Champs Élysée et arriver enfin aux pieds du Mont Forel à 2600 mètres d’altitude.

Tout ce parcours, je vous le raconterai à mon retour. Alors rendez-vous à la mi-mai.
Oui, le Mont Forel n’est pas loin en kilomètres, mais cela ce situe au-dessus du cercle polaire et rien n’est moins sûr.
Bienvenue ! Cette expédition je vais la mener vers le Mont Forel en partie en chiens de traîneau. Mais comme toujours, dans le Grand Nord, rien ne peut assurer que cela va se faire en une semaine, un mois ou ne pas pouvoir la terminer. La météo au-dessus du 60ème parallèle est reine ! Ici, à Tasiilaq, sur la Côte Est du Groenland, où je suis actuellement, cela fait plus de deux semaines que les vents soufflent à 150km/h avec neige mouillée et à la limite de la pluie. Merci, j’ai connu cela !